Rencontre avec Mathieu Malfait, nouveau directeur départemental adjoint du SDIS
Depuis le 1er décembre, le SDIS d’Ille-et-Vilaine accueille un nouveau directeur départemental adjoint. Le colonel Mathieu Malfait succède au colonel hors classe Louis-Marie Daoudal qui a pris la fonction d’inspecteur au sein de l’Inspection à la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC).
POUVEZ-VOUS VOUS PRÉSENTER BRIÈVEMENT ?
J’ai 43 ans et je suis originaire du Pas-de-Calais où j’ai exercé durant 14 ans, d’abord en tant que sapeur-pompier volontaire au centre d’incendie et de secours de Béthune, puis en tant que lieutenant.
J’ai démarré ma carrière d’officier comme adjoint au chef du centre d’incendie et de secours de Saint-Omer, puis en qualité de chef de centre. J’ai quelques appétences pour certaines spécialités pour lesquelles j’ai été formé au cours de ma carrière : le risque chimique, radiologique, le feu de navire, ou encore le sauvetage côtier et héliporté. J’ai évolué par la suite en tant qu’adjoint au chef de groupement Prévention avant de rejoindre le Bureau Prévention et Réglementation Incendie de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) où j’ai exercé durant 3 années. Cette expérience enrichissante m’a permis de découvrir l’environnement et les relations de travail entre ministères à partir de problématiques opérationnelles. Par exemple, j’ai eu l’opportunité de voir comment un événement dramatique tel que le feu de la Tour Grenfell à Londres nous a permis de faire évoluer très rapidement la règlementation des habitations en France.
J’ai rejoint le SDIS de l’Isère en janvier 2020 sur des fonctions de chef de groupement territorial avec un périmètre de 49 CIS à animer et coordonner. La période de mon arrivée qui a été marquée par un mouvement de grève intense, puis par la crise sanitaire du COVID n’a pas facilité les échanges, mais je suis convaincu de l’attention qu’il est nécessaire de porter aux agents, à l’échange avec chacun pour apprendre à mieux se comprendre. J’ai occupé ce poste jusqu’en 2022 avant d’évoluer en tant que sous-directeur en charge de l’opération, de la prévention, de la prévision et de la formation. J’ai réussi le concours de colonel de sapeurs-pompiers un an après. J’ai ensuite rejoint l’ENSOSP pour effectuer la formation de colonel qui s’est achevée en juillet dernier. A l’issue, j’ai occupé durant 5 mois la fonction de Chargé de mission auprès du Directeur de l’ENSOSP. Mon travail a consisté à conduire l’évolution de la formation de colonel, avant d’être nommé en Ille-et-Vilaine en tant que directeur départemental adjoint le 1er décembre.
AVEZ-VOUS ÉTÉ CONFRONTÉ À DES ÉVÉNEMENTS OPÉRATIONNELS MARQUANTS ? QUELLE EXPÉRIENCE EN AVEZ-VOUS TIRÉ ?
J’ai eu l’occasion de travailler en collaboration avec plusieurs centres d’incendie et de secours sur des projets de fusions de centre. J’ai pu alors toucher du doigt à quel point il est important d’accorder une attention aux lieux de vie des personnels et à l’approche humaine de manière générale, sans pour autant que cela soit un frein à la nécessité de dire les choses. Il faut aussi savoir faire preuve de courage managérial lorsque la situation l’impose.
Dans le Pas de Calais, nous avons aussi été confrontés à la nécessité d’intervenir au sein d’un camp de migrants à Calais. Cette expérience m’a rappelé combien il est essentiel pour nos équipes de savoir faire preuve d’humanité dans des situations si particulières et difficiles.
En matière de commandement, j’ai également connu quelques expériences opérationnelles marquantes comme le feu du Tunnel sous la Manche en 2014 alors que j’étais chef de colonne, l’attentat du Thalys à Arras en août 2015 pour lequel j’étais commandant des opérations de secours, ou encore le feu de forêt aux portes de Grenoble en août 2022.
POURQUOI AVOIR CHOISI L’ILLE-ET-VILAINE ?
J’aime découvrir de nouveaux lieux et de nouvelles personnes. J’ai occupé 3 postes différents ces trois dernières années. J’aspire davantage aujourd’hui à poser mes valises, et la Bretagne et son bord de mer a toujours été un endroit qui m’attire. J’ai d’ailleurs quelques racines bien ancrées ici du côté de mon grand-père, à Mordelles et Montauban-de-Bretagne.
J’apprendrai à découvrir l’Ille-et-Vilaine au travers des hommes et des femmes qui composent le territoire, car je suis conscient qu’il est important de connaître et de tenir compte de l’histoire d’un département pour y mener des projets.
COMMENT VOYEZ-VOUS LES PROCHAINS MOIS ?
Je suis ici pour seconder le directeur départemental, le contrôleur général Eric Candas et lui apporter un rôle de conseil dans le fonctionnement de l’établissement. Pour cela, je souhaite prendre le temps d’échanger avec les personnels et de comprendre les dossiers. J’ai commencé à aller saluer les personnels dans les services et je continuerai autant que possible à aller à la rencontre des agents pour échanger, écouter et comprendre. J’ai déjà eu l’occasion de me rendre sur plusieurs sites comme au groupement maintenance et logistique mutualisées, au groupement formation-sports et au centre d’incendie et de secours de Rennes Le Blosne. J’ai également déjà pu assister à quelques cérémonies de Sainte-Barbe en Ille-et-Vilaine, au CIS de Rennes Beauregard, à Domalain, à Domagné et Louvigné-du-Désert. Il est appréciable de pouvoir participer à ces moments conviviaux plus informels. Je projette également d’aller rencontrer les personnels au sein des 4 groupements territoriaux. Je vais par ailleurs poursuivre mes incursions en centres de secours en redémarrant les visites de centre que réalisera le directeur départemental à compter de janvier, au rythme de deux CIS durant une soirée par semaine.