Une convention est signée entre le SDIS et le CHU de Rennes pour une meilleure coordination du secours à personne

Mardi 14 mai, Michèle Kirry, Préfète de la Région Bretagne et Préfète de l’Ille-et-Vilaine, Jean-Luc Chenut, Président du Conseil d’administration du SDIS et Véronique Anatole-Touzet, Directrice du CHU de Rennes se sont réunis pour signer ensemble une convention en matière de secours à personne. Celle-ci vise à faire de la régulation médicale un pilier de l’organisation des secours à personne pour garantir la meilleure coordination de l’ensemble des acteurs dans le respect des missions de chacun.

Avec 74% des interventions réalisées par les sapeurs-pompiers d’Ille-et-Vilaine, le secours à personne reste le motif d’engagement le plus fréquent. En 10 ans, une nette progression a été observée : +22% entre 2007 et 2017. 37 457 interventions pour secours à personne ont été enregistrées sur l’année 2018. Face au nombre de demandes de secours croissante reçues au 18, au 112 et au 15, une réflexion a été engagée afin de disposer de critères d’analyse commun pour l’évaluation de l’urgence, et permettre aux sapeurs-pompiers comme aux personnels du Samu Centre 15 d’identifier au plus vite l’urgence vitale.

La convention sur le secours à personne vient ainsi renforcer l’interconnexion des équipes sapeurs-pompiers et du Samu Centre 15 dans le traitement des demandes de secours et leur prise en charge.

 

Les évolutions majeures proposées par la convention

La conventions sur le secours à personne place la régulation médicale au cœur de l’organisation des secours pour optimiser les moyens du SDIS 35 et du SAMU-Centre 15.

Elle permet ainsi de :

  • garantir un traitement identique des demandes de secours que ce soit au CTA-CODIS ou au SAMU-Centre 15,
  • mieux cibler les urgences vitales nécessitant réellement l’engagement de moyens,de limiter les départs réflexe aux situations le requérant
  • éviter d’éventuelles admissions aux urgences et/ou hospitalisations non-justifiées
  • optimiser la transmission des bilans médico-secouristes et réduire les délais.
 
Une évaluation plus précise des situations d’urgence vitale

Les opérateurs du Centre de traitement des appels d’urgence (CTA-CODIS) et les auxiliaires de régulation médicale du Centre 15 s’appuient désormais sur un logigramme commun afin de traiter de manière identique une demande de secours et favoriser l’engagement immédiat des secours publics si l’urgence est décelée. Une régulation médicale est également mise en place dès le déclenchement des moyens sapeurs-pompiers.

Ils pourront utiliser des arbres d’aide à la décision communs dans 9 situations spécifiques pour lesquels l’identification de l’urgence vitale peut être complexe : l’accouchement imminent ou en cours, l’altération de la conscience, la suspicion d’arrêt cardio-respiratoire ou de mort subite, la suspicion de brûlure (hors coup de soleil), la suspicion d’arrêt respiratoire, la suspicion d’écrasement de membre ou de tronc ou l’ensevelissement, la suspicion d’hémorragie, la section complète de membre ou de doigts, et la suspicion de tentative de suicide.

Si au travers des questions posées l’urgence n’est pas d’emblée avérée, les sapeurs-pompiers ne seront pas engagés en départ réflexe ; une régulation médicale sera mise en place afin d’évaluer le besoin de soin.

 
Le lieu public n’est plus un motif d’engagement immédiat des sapeurs-pompiers
  • Sur la voie publique ou dans les lieux publics, dès lors que l’on n’est pas sur une situation de départ réflexe, l’engagement des sapeurs-pompiers n’est plus systématique.
  • La notion de lieu public avec espace protégé est introduite. Ainsi, lorsqu’une victime peut être soustraite à la vue du public et est accompagnée d’une personne qui a des notions de secourisme (médecin, infirmier, secouriste du travail…), les sapeurs-pompiers ne sont plus forcément engagés. Selon la gravité de la situation, les ambulanciers privés peuvent également être amenés à intervenir.
 
La question spécifique du relevage

Avec environ 4 000 interventions par an, le relevage représente 10% de l’activité de secours à personne en Ille-et-Vilaine. Avec la nouvelle convention, cette mission reste de la compétence exclusive du SDIS lorsqu’il sera nécessaire de procéder à une ouverture de porte. Une réflexion est actuellement menée au sein des ministères afin d’étudier l’engagement d’autres acteurs sociaux.